Que vous soyez psychiatre, psychologue, psychothérapeute ou encore psychopraticien, il est important que vous preniez soin de votre « être thérapeute » !
Communément, on dit que l’on reconnait un bon ouvrier, artisan sur le soin qu’il apporte à ses outils de travail ! Vous êtes votre propre « outil de travail », mon propos n’est pas de me poser comme moralisateur ou de vous dire comment vous devez aborder vos clients selon votre approche.
Je souhaite ici mettre en exergue deux repères importants et rappeler quelques points pour une certaine écologie du thérapeute.
Il est ouvert à la première rencontre avec le client, âge, situation et demande… A cette occasion, nous proposons depuis quelques années le contrat de consentement éclairé entre le client et le thérapeute qui vient poser le cadre de la thérapie, le dispositif, le protocole et les particularités du processus thérapeutique.
Dans le dossier clinique, nous trouverons également la dimension diagnostic afin de comprendre les difficultés et éventuellement la souffrance du client sous l’aspect psychopathologie. Pour ce faire, à NGI nous utilisons le document « balises » proposé par Line Girard. Cela nous permet une réflexion en entonnoir du DSM-5 (Diagnostic and Stastical Manual of Mental Disorders) pour aller au diagnostic structural en PGRO de Gilles Delisle en passant par le PDM-2 (Psychodynamic Diagnostic Manual).
Cette dimension est importante dans les 3 premiers mois de la démarche afin de bien orienter, le cas échéant, notre client car toute approche a ses limites… Cette période est appelée aussi l’alliance de contrat, vous pourrez retrouver les différents types d’alliance que j’ai décrit dans l’article : les différentes alliances du processus thérapeutiques.
Celui-ci est spécifique de votre approche, dans notre cas, le diagnostic structural va nous permettre de dégager une stratégie thérapeutique à partir de la demande du client. Nous positionnant dans une approche relationnelle intégrative, l’expression et la formulation de la demande est importante, de mon point de vue c’est le premier acte relationnel entre le client et son thérapeute.
Le thérapeute est responsable et garant du processus, dans sa capacité à réguler les moments de désaccordage afin de minimiser les ruptures d’alliance. Il ne faut pas confondre le processus normal d’accordage, désaccordage et réaccordage avec les ruptures de l’alliance thérapeutique.
Le premier mouvement permet de travailler l’attachement et progressivement le lien thérapeutique qui vont être indispensable dans l’alliance de clôture de l’espace de la thérapie. Un traitement thérapeutique ne devrait pas se terminer en 1 à 3 séances, la séparation fait partie intégrante des enjeux du lien sans que la clôture soit synonyme d’abandon ou encore de trahison. Cela prendrait la forme d’une Gestalt inachevée…
Les secousses du processus thérapeutique sont en partie dues au fait que le thérapeute doit ramener à la conscience du client l’indispensable et l’intolérable du lien. Comme le chirurgien, nous devons traiter une blessure sauf que nous n’avons pas d’anesthésiants, voir nous cherchons à redonner l’expression à des parties que le client a anesthésiées pour pouvoir avancer.
L’ensemble des approches tentent de réduire cette « fracture » psychologique et le thérapeute doit faire face à cette double injonction :
« Au-delà de vivre des traumatismes vicariants au contact de la souffrance des clients/patients, le thérapeute peut tomber en usure de compassion, jusqu’au Burn Out. »
Je vous propose de relire l’article sur les trois systèmes de soutien en plus de ces quelques points pour une proposition d’une dynamique écologique d’organisation d’une journée :
En espérant que ces quelques repères vous aident dans le prendre soin de votre être thérapeute.
Je devrais vous parler, lors du prochain article, de la croissance post-traumatique. D’ici là, prenez soin de vous !
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Le développement psycho-affectif (2/4) : l’Attachement
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La régulation affective de Schore
Merci beaucoup Cyrille, pour ces rappels nécessaires et ces repères décisifs.
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