La PGRO (Psychothérapie Gestaltiste des Relations d’Objets) est l’acronyme scientifique, en référence à la thèse doctorale de Gilles Delisle (Centre d’Intégration Gestaltiste de Montréal), une approche intégrative de la théorie du self en Gestalt revisitée par la théorie psychanalytique des Relations d’Objets.
C’est une approche rigoureuse, notamment du point de vue scientifique, et humaniste comme bon nombre de thérapies dynamiques de face à face, où l’implication relationnelle du thérapeute est éprouvante et exigeante. C’est ce que j’ai constaté lors de mes formations, au Québec de 2000 à 2003 et au cours de celle de superviseur didacticien, dans le but de pouvoir enseigner ce modèle en France auprès des professionnels de la santé mentale.
Quelques concepts clés de la PGRO
Les 3R : Reproduction, Reconnaissance et Réparation
La reproduction est l’espace le plus connu de thérapeutes, c’est l’espace transférentiel de la dynamique thérapeutique. La reconnaissance, c’est l’espace du dialogue herméneutique, où se déroule la co-construction de sens entre le thérapeute et le thérapisé. La réparation, lieu de la relation réel dans « l’ici et maintenant » appelé le champ1. Ce qui me permet d’introduire la théorie du champ bien connu par les gestaltistes. En PGRO, quatre champs sont sollicités afin de mieux appréhender les impasses de contact dans le système relationnel du thérapisé.
Les différents champs de la relation
Comme vu précédemment, le champ1 (C1) « l’ici et maintenant » de la relation thérapeutique, c’est ce qui se passe entre les deux personnes d’un point de vue psycho-dynamique. Le champ2 (C2), l’histoire de la relation thérapeutique, son évolution et ses thématiques qui peuvent se reproduire. Le champ3 (C3), c’est l’histoire contemporaine du thérapisé, ce qu’il vit aujourd’hui dans ses relations notamment dans ce qu’il peut y avoir de complexe. Le champ4 (C4) le passé développemental, c’est à dire son enfance et l’environnement dans lequel il s’est développé.
Chaque champ peut être interrogé dans deux modes (interne et externe). L’interne, ou l’intra-psychique, ce que la personne éprouve ou perçoit dans les différents champs. L’externe, ce qui serait vérifiable par une tierce personne raisonnable et de bonne foi.
Les champs de la relation seront travaillés par le thérapeute dans une continuité hebdomadaire comme une cure thérapeutique. Cette continuité est indispensable pour comprendre la nature du lien qui s’établit avec le thérapisé et mettre en évidence les affinités thématiques entre les champs est ceci pour dissoudre dans un premier temps les impasses de contact et le dilemme de contact (DC) qui est au cœur de la complexité relationnelle.
Le dilemme de contact
Le concept central de cette psychothérapie intégrative car celle-ci est basée sur une théorie du conflit et non sur une théorie du déficit. Le DC va permettre de rendre compte de cette complexité, une partie indispensable (consciente) et une partie intolérable (inconsciente). C’est cette même complexité qui va engendrer des reproductions la plupart du temps dans les relations significatives de la personne, y compris avec son thérapeute.
Je reviendrai sur ces différents concepts d’une manière plus détaillée lors des prochaines publications. Au plaisir de vous retrouver lors du prochain billet sur les 3R et plus spécifiquement sur la Reproduction.
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