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Photo du rédacteurCyrille BERTRAND

Déficit ou conflit ?

Quel est votre posture face à cette question ? Êtes-vous dans une approche centrée sur le déficit ou sur le conflit… ? Avec la promotion II, qui a démarrée fin septembre, nous avons posé les bases de la Psychothérapie du Lien, il a été question de différencier une approche basée sur le déficit et d’une basée sur le conflit.


image de l'article "l'apport des neurosciences affectives", interview de Cyrille Bertrand, directeur de Neuro Gestalt Institut
 

D’une manière générale, nous pourrions dire que beaucoup d’approches sont dans une forme de résolution du déficit ou réduction de la souffrance dans laquelle peuvent se vivre certaines personnes.


Les professionnels de la santé, y compris mentale, vont chercher à apaiser la souffrance et c’est louable. La médication rentre dans cet espace du déficit, il manque de ceci ou de cela et c’est important d’endiguer le déficit. Comme dans la dépression ou certaines anxiétés, l’intensité de ces troubles est trop importante pour réaliser un travail psychothérapeutique.



Une fois cette intensité régulée, il est possible de commencer un travail psychothérapeutique incluant le conflit. 


Des approches psycho-dynamiques vont s’intéresser à dissoudre les conflits intra-psychiques. Suivant le niveau de fonctionnement de la personnalité, ils vont s’exprimer avec des nuances dans les systèmes relationnels. En PGRO (voir l’article consacré à la PGRO), nous cherchons à dissoudre les micro-champs introjectés qui sont à l’origine des impasses de contact et qui viennent du dilemme de contact à la fois indispensable et intolérable source de conflits intra-psychiques.


Plus le niveau de fonctionnement de la personnalité est bas, comme les troubles limites, et plus la reproduction est grande dans les relations significatives de la personne. Le thérapeute, travaillant avec cette conscience du conflit, sait qu’à l’occasion de la relation thérapeutique il sera à la fois le problème et la solution pour son client.


C’est une chose de le savoir, de le comprendre intellectuellement, c’est autre chose de le travailler, d’accompagner le client dans sa complexité structurée par des expériences à la fois indispensable et intolérable. Le thérapeute aura la lourde tâche de ramener le bout qui fait « mal » pour tenir la complexité dans la relation thérapeutique sinon il y a risque de tomber dans le déficit en tenant uniquement la partie indispensable…



La régulation affective interne du thérapeute comme solution ?


N’oublions pas que le phénomène d’identification projective (IP) est très présent avec les personnalités limites et le traitement des IP se fait par la régulation du thérapeute des parties clivés du client.


« Nous devons apprendre à travailler avec notre tête et avec notre corps tout entier ! »

Pour citer Schore « Le thérapeute doit porter les parties répudiées du soi du client » sinon il clive l’inconfort qu’il vit dans la relation thérapeutique, rentre en mode interprétatif et évite de traiter la souffrance implicite. Fonagy quant à lui, dit que nous devons porter momentanément la souffrance du client car lui ne peut la tolérer.


Ce qui se dégage des travaux de ces auteurs des neurosciences affectives (voir l’article sur l’apport des Neurosciences affectives), c’est que nous devons apprendre à ne pas simplement travailler avec notre tête mais avec notre corps tout entier afin de pouvoir réguler les expériences dissonantes de nos clients. C’est un point important pour traiter le conflit intra-psychique.



Comment se réguler face au conflit ?


Comme nous l’avons vu au début de cet article, la Psychothérapie du Lien (voir l’article sur la psychothérapie du lien) s’inscrit pleinement dans une théorie du conflit, cela demande de repérer l’expression des impasses de contact dans la relation thérapeutique tout en se régulant ! Cela s’apprend en développant sa compétence affective, en travaillant sa compétence réflexive, les deux étant au service de la compétence interactive qui est de rendre l’expérience assimilable au client.


Comme tout apprentissage, cela paraît difficile au départ mais nos stagiaires, avec différents types de pratiques, trouvent progressivement de la souplesse pour travailler la complexité liée aux conflits intra-psychiques.


Avant de clore cet article, je souhaite revenir sur un concept assez ancien appelé « le plafond de verre » ! Depuis plusieurs années, je traite cette question sous l’angle du conflit intra-psychique (à la fois indispensable et intolérable) dans le cadre de la supervision (voir l’article « Qu’est-ce que la supervision? »), ou encore auprès de dirigeants que j’accompagne en coaching. Les résultats sont significatifs et encourageants par rapport à des modèles clés en main qu’il suffirait d’appliquer car il est parfois indispensable et intolérable de « réussir » …


Au plaisir de vous rencontrer au cours d’une Formation NGI et contribuer à votre développement !


 

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