Le diagnostic structural et la singularité de la relation thérapeutique
Tout d’abord, je vous remercie pour vos retours et vos partages sur l’article du mois dernier qui reprenait les différentes alliances du processus thérapeutique ! Aujourd’hui, j’aimerais revenir sur le Diagnostic Structural (DS), il permet la prise de notes dans le suivi thérapeutique et donne un regard sur l’évolution du client.
Le DS structure notre pensée réflexive et mets en évidence les impasses relationnelles du client dans sa vie contemporaine, qui colorent la relation thérapeutique. Cette prise de notes qui peut paraître exigeante, est nécessaire pour saisir le dilemme de contact dans ce qu’il a à la fois d’indispensable et d’intolérable car n’oublions pas que nous sommes dans une théorie du conflit et non du déficit !
Les étapes du diagnostic structural !
Dans une première partie phénoménologique :
Nous prenons des notes sur les émergences du Ça (pensée, émotions, thématiques, …) et aussi ce qui n’apparaît pas.
La fonction Je, en notant ce qui se passe à la frontière contact avec les mécanismes de régulation (projection, déflexion, …).
Ensuite la MRC (Matrice des représentations du Champ) spécifique à la PGRO qui permet d’avoir une représentation de comment le client regarde le monde et comment il a intériorisé les expériences de son passé développemental !
Dans la deuxième partie :
Nous cherchons des inférences du conflit intrapsychique dans la relation thérapeutique. Nous essayons de mettre en mots les impasses relationnelles, les mécanismes de défenses au service d’un ajustement conservateur, et ce en quoi la MRC permet de reproduire les impasses relationnelles. Et surtout de repérer quel type d’atmosphère se dégage des séances thérapeutiques qui laisse entrevoir la couleur affective du passé développemental. Nous pourrons ensuite commencer à faire des hypothèses multimodales avec les auteurs des Relations d’Objets (Winnicott, Klein, Kohut,…)
Le Diagnostic Structural est le pilier central de la certification délivrée à NGI
Comme vous pouvez le constater le DS, n’a rien avoir avec le diagnostic psychopathologie, il permet de rentre compte de la singularité de nos clients dans leur système relationnel et comment ils créent des liens plus au moins souffrants avec leur environnement.
Le DS est au cœur du cycle intensif, il est enseigné dès la première année afin que les élèves s’entrainent régulièrement à l’utiliser à chaque practicum et entre les sessions. Les stagiaires sont évalués en continu sur les 3 compétences lors des 3 années, le DS fait partie de l’évaluation finale la dernière année.
L’intégration du DS dans une réflexion diagnostic
Avant de clore cet article, je voudrais revenir sur la contribution de Line Girard en 2018, notamment dans l’intégration du DS dans une réflexion diagnostic en cours de suivi, appelé « Balises »
Après les premiers éléments de l’ouverture du dossier client, 3 étapes clés en entonnoir :
Le DSM-5 pour déterminer s’il y a une urgence psychiatrique et donc pouvoir référer à un collègue psychiatre. Le tableau Urgence/Conscience de Gilles Delisle (1994) nous aide à finaliser cette étape.
Ensuite, le PDM (Psychodynamic Diagnostic Manuel) avec l’axe M pour nous permettre d’être sensibilisé sur le niveau d’organisation du fonctionnement (Santé mentale, névrotique, état limite, …) de la personnalité que nous avons en face de nous !
Puis pour terminer, le Diagnostic Structural recentre notre regard sur la singularité de la personne.
« Balises » nous donne une approche rigoureuse et humaniste des clients tant d’un point de vue clinique, que thérapeutique. Cela permet également, après avoir rempli Balises, de proposer une formulation de l’accompagnement écrite dans le contrat suite à la demande exprimée par le client.
Au plaisir de vous retrouver pour un dernier article en juin avant la période des vacances !
> Formations en liens avec cet article :
CYCLE INTENSIF/ PSYCHOPATHOLOGIE
Cyrille Bertrand editor
Fondateur et Directeur pédagogique de NGI
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