Le développement psycho-affectif (2/4) : l’Attachement

ParCyrille Bertrand

Le développement psycho-affectif (2/4) : l’Attachement

Nous pourrions résumer rapidement cette question de l’attachement à l’alliance thérapeutique qui se crée et se met en place progressivement entre le client et son thérapeute. Et que cette alliance faite, la question de l’attachement est réglée…


L’Attachement dans la dynamique du développement psycho-affectif.

Si nous nous replaçons dans la dynamique du développement psycho-affectif, l’enjeu d’Attachement est premier et primordial sur notre capacité à être en relation avec notre entourage proche, notre ouverture sociale et plus encore sur notre capacité à apprendre des autres. Cette capacité est possible grâce à la confiance épistémique qui se construit progressivement avec l’attachement. Beaucoup de recherches ont été réalisées et se font encore sur la question de l’attachement, notamment aujourd’hui avec les neurosciences affectives: Schore avec « la régulation affective et la proto-conversation », et Fonagy avec « le concept de Mentalisation ».

 

Les 4 types d’attachement :

  • Sécure
  • Anxieux ambivalent
  • Schizoïde évitant
  • Désorganisé

Ils sont observables chez les enfants mais sont également présents à l’âge adulte et se renforcent dans des moments de dysrégulation importante. Nous retrouvons également cette typologie d’organisation dans l’expérience amoureuse. Un(e) client(e) peut donc vous consulter pour des difficultés avec un(e) conjoint(e), le piège serait de regarder uniquement les enjeux d’amour et sexualité alors qu’il s’agit d’une complexité au niveau de l’attachement.

Le type sécure va se créer paradoxalement dans l’adversité, l’enfant va traverser successivement des périodes d’accordage, déssacordage et réaccordage qui permet de vivre le lien de façon pleine et entière ; Il est important de ressentir le manque et trouver le réconfort. Le « schizoïde évitant » à l’âge adulte est moins enclin à vivre les moments d’aléas relationnels car il n’aurait pas connu suffisamment ces moments de réconfort alors que l’ « anxieux ambivalent » a eu potentiellement trop d’attention d’un parent insécure.

« Les type D (désorganisé)…ont des transferts intenses au niveau de l’attachement et malmènent la relation thérapeutique. »

Pour l’organisation de type D (désorganisé), ces personnes fréquentent peu les cabinets car ce sont des personnes qui ont vécu et subit de la maltraitante physique et psychique ou uniquement psychique. Ils sont restés dans la vigilance épistémique et n’ont pu construire la confiance épistémique avec un environnement profondément insécure. Nous retrouvons cette équation avec les personnes ayant des troubles de la personnalité limites. Elles ont des transferts intenses au niveau de l’attachement et malmènent la relation thérapeutique. Certains s’en sortiront sans consulter car la somme des facteurs de résilience organisme/environnement sont restés malgré tout supérieur au facteurs de risques comme vu dans l’article précédent.

 

Quelle posture adoptée face aux enjeux d’attachements ?

Après avoir quelques éléments de compréhension du client à partir de la typologie de l’expression des troubles, les neurosciences affectives nous donnent des pistes quant à la posture à tenir face au client.

Tout d’abord Schore qui souligne l’importance de la régulation émotionnelle et affective de la part du thérapeute à l’encontre de son client comme un parent face à son enfant. La proto-conversation qui s’exprime entre la mère et l’enfant, interaction visage – regard – main – oreille est de nature à « câbler » le cerveau droit du nourrisson à celui de la mère, comme si la mère proposait un gabarit pour celui-ci pour ces futures interactions affectives. Ce type d’interactions précoces se reproduisent dans la relation thérapeutique, d’où l’importance que le thérapeute se rende lisible dans l’expression du visage, cela nous éloigne d’une posture lisse face aux clients.

« La capacité du thérapeute à s’auto-réguler, dans les transferts intenses, est essentielle. »

Les TBM (Thérapies Basées sur la Mentalisation) pour le traitement des TPL (Troubles de la Personnalité Limite) crée par Fonagy sont très claires à ce sujet, nous ne pouvons apprendre à mentaliser au client que si le thérapeute est vigilant à son propre niveau de mentalisation.

« La mentalisation étant le sommet de la régulation affective selon Schore! »

Notre capacité à réguler et à mentaliser sera de rigueur dans le travail des autres enjeux, mais cela reste incontournable dans les enjeux d’attachement.

Une fois la série d’article terminée sur le développement psycho-affectif (découvrir ici le premier article), je reviendrai sur un auteur, considéré comme le père des neurosciences affectives, Jaak Panksepp pour évoquer les systèmes motivationnels de base avec lesquels nous travaillons au sein de NGI.

 

Très bonnes vacances, rdv en septembre !

 

> Formations en liens avec cet article : INTRODUCTION PGRO / CYCLE INTENSIF

 


 

À propos de l’auteur

Cyrille Bertrand editor

Fondateur et Directeur pédagogique de NGI

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