Les 3 R: Reproduction-Reconnaissance-Réparation 2/3

ParCyrille Bertrand

Les 3 R: Reproduction-Reconnaissance-Réparation 2/3

Après avoir abordé la question de la Reproduction, nous allons maintenant découvrir la « Reconnaissance ». Certains concepts seront mis entre parenthèses en référence aux articles précédents (« Les 3R : 1/3« , et «  Qu’est-ce que la PGRO ? « ), afin d’améliorer le lien et une meilleure intégration.


 

La Reconnaissance est un espace de dialogue et de co-construction.

Comme vu dans l’article précédent, le moment de la Reproduction est avant tout lié au transfert, alors que la Reconnaissance est l’espace du dialogue herméneutique.

La difficulté se trouve dans l’élaboration du sens pour sortir de la Reproduction. Cette élaboration va se réaliser dans le lien entre le client et son thérapeute, appelé Champ 1 : ici et maintenant. Progressivement au cours de la thérapie, le thérapeute va initier un « partenariat » avec le client pour co-construire un sens de l’expérience.

 

Un lieu de rencontre pour le thérapeute et le patient !

C’est aussi, le lieu de la rencontre, là où le client peut être rejoint dans son expérience, en ce qu’elle a de complexe, à la fois d’indispensable et d’intolérable (le dilemme de contact).

L’indispensable est accessible à la conscience du client à travers la description de ses expériences mais aussi ses croyances, ses désirs et parfois ses émotions. La partie intolérable, quant à elle, est hors du champ de conscience (clivage).

Dans le dialogue herméneutique, les trois compétences (affective, réflexive et interactive) sont mobilisées car le thérapeute doit être à l’écoute de la partie intolérable et de l’impact qu’elle a sur lui. Il doit être en mesure de la filtrer et de trouver les mots justes afin de rejoindre son client dans son expérience affective.

Comme vous pouvez l’imaginer, la posture du thérapeute et son implication sont au cœur de ce processus.

 

Quelle posture le thérapeute doit-il adopter ?

Dans une approche psychodynamique, comme dans la psychothérapie du lien (PGRO), il se pose la question suivante :

« de quoi a besoin le thérapeute pour être efficace dans son approche ? ».

De notre point de vue, le thérapeute a besoin de développer une posture mentalisante pour lui et ensuite pour son client/patient. Sachant que le processus de mentalisation est le sommet de la régulation affective qui est fragile face à l’opacité de l’esprit.

La Reconnaissance, c’est reconnaître la trace du passé qui s’invite dans le présent autant dans les relations contemporaines de la personne (Champ 3) que dans la relation thérapeutique (Champ 1).

 

La Reconnaissance : une phase complexe et très importante du travail avec le client.

Au-delà d’être complexe, ce qui est difficile, c’est faire émerger la partie intolérable dans une tonalité modéré assimilable alors que par définition cela ne l’a pas été dans le passé développemental du client (Champ 4).

L’essentiel sera de faire « la place au temps », non au sens chronos qui est chronophage ne laissant pas le temps du ressenti et de la régulation. Mais plutôt s’installer dans « Kairos », le temps de l’instant « présent » et le temps de « l’opportunité » qui permet de saisir la complexité. C’est une posture, de la « non urgence » et du « non savoir », du thérapeute face à un client qui cherche à exprimer des zones complexes. Zones qui vont potentiellement s’éclairer dans un dialogue herméneutique riche en émotions, de pensées et d’imperfections.

Nous devons permettre aux clients de penser par eux-même. Ce processus passera par une posture mentalisante du thérapeute, qui en pensant son client va aussi le « panser » dans ces expériences complexes.

Ne serait-ce pas le début du travail de Réparation ?… ce que nous découvrirons lors du prochain et dernier article consacré à la psychodynamique des 3R.

 

En attendant, n’oubliez pas que dans une approche psychodynamique, la question de la relation est primordiale. Nous devons nous interroger sur l’évidence qui ne va pas de soi. Permettant, ainsi, la résolution des impasses de contact que rencontre le client. Le thérapeute doit questionner l’implicite dissimulé derrière l’évidence.

 

Alors bon « Kairos » et rendez vous pour le prochain article sur la Réparation !

 

> Formations en liens avec cet article : INTRODUCTION PGRO / CYCLE INTENSIF

 


 

À propos de l’auteur

Cyrille Bertrand editor

Fondateur et Directeur pédagogique de NGI

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